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Le 10 juillet 2020 à 18h36

L’abolition de la vénerie fait partie des six mesures en faveur du bien être animal qu’un référendum d’initiative populaire veut soumettre au vote. Dans le département, le projet est loin de faire l’unanimité chez les parlementaires.

« Parmi les six mesures, la chasse à courre est la plus rejetée et sera le fer de lance de ce référendum », espère le collectif Ava qui milite pour l’abolition de la vénerie. LP/Alexis Bisson

Le référendum d’initiative partagée (RIP) pour les animaux aura-t-il raison de la chasse à courre dans l’Oise? C’est en tout cas l’ambition d’une vingtaine d’associations de protection animale qui entendent soumettre cette pratique très décriée à ce référendum d’un genre nouveau. Lancé le 2 juillet, le projet est notamment porté par le « journaliste engagé » Hugo Clément et Xavier Niel, le patron de Free.

L’interdiction de la chasse à courre serait accompagnée de cinq autres « propositions pour les animaux » : l’interdiction de l’élevage en cage, l’interdiction des élevages à fourrure, la fin de l’élevage intensif, l’interdiction des spectacles avec animaux sauvages et la fin de l’expérimentation animale.

«Un processus assez compliqué»

Mais le processus n’aura rien d’une formalité pour les militants de la cause animale. L’initiative doit être, en premier lieu, validée par 185 parlementaires et par le Conseil constitutionnel avant de recueillir 4,7 millions de signatures dans un délai de 9 mois.

Si l’initiative est déclarée recevable, la proposition de loi doit ensuite faire l’objet d’au moins une lecture par chacune des deux assemblées du Parlement, dans un délai de six mois à compter de la décision du Conseil constitutionnel. À défaut, il revient au président de la République de soumettre la proposition de loi au référendum dans un délai de quatre mois.

« Nul doute que le résultat d’un tel référendum sera sans appel, veut croire le collectif AVA (Abolissons la vénerie aujourd’hui), qui a rejoint le projet. Même si c’est un processus assez compliqué, dont la structure même semble avoir été pensée pour décourager. »

La chasse à courre «fer de lance de ce référendum»

« Ce référendum, c’est un des leviers de notre action et on va tout donner dans cette bataille, insiste Stanislas Broniszewski, figure du collectif compiégnois. Parmi ces six mesures, la chasse à courre est la plus rejetée et sera le fer de lance de ce référendum. On a bon espoir que ça aboutisse. »

Les porteurs du projet peuvent-ils espérer la signature des parlementaires de l’Oise? Pour l’heure, le soutien des sénateurs et députés du département semble des plus mesurés.sénatrice (PS), Laurence Rossignol, a été la première à apporter son soutien à ce projet inédit. « Les animaux ne sont pas des choses à la disposition de l’homme, insiste celle qui avait déposé, il y a trois ans, une proposition de loi pour interdire la vénerie. Je suis très choquée par la manière dont on a industrialisé l’élevage et l’abattage. Ce procédé du RIP doit être tenté car il est à même de lancer le débat dans une société qui est en cours d’évolution sur ce sujet. »

Le projet n’aura en revanche pas la signature du sénateur (LR) Édouard Courtial. « Notre pays a des problématiques bien plus aiguës, tranche l’ancien président du conseil départemental. Il y a depuis quelques années une hystérisation autour des différents modes de chasse. Il faut arrêter d’opposer chasseurs et écologie. L’espèce animale a besoin de la régulation et la chasse à courre, qui est une chasse séculaire avec ses règles, y participe. »

«Faire avancer la cause animale»

Les initiateurs du référendum n’auront pas non plus la signature du député (LR) Pierre Vatin. « Je ne signerai pas en l’état, cela n’a pas sens de regrouper six mesures sur des sujets aussi différents. Chaque sujet est complexe et si l’on veut évoluer en France il faut être objectif et connaître de quoi on parle. Ils jouent la carte de la sensibilité avec les gens. »

Son homologue sur les bancs de l’Assemblée nationale, Carole Bureau-Bonnard (LREM), qui a déjà été sollicitée à plusieurs reprises par les associations, est sur la même ligne. « Ce RIP met en avant des mesures très différentes les unes des autres, abonde la députée qui est membre d’un groupe de travail sur la protection animale au sein de son groupe parlementaire. Je ne pense pas que cela soit accepté tel quel. Le but de cette initiative, c’est davantage de faire avancer la cause animale, de dire aux parlementaires Prenez ce sujet en compte et avancez plus vite. Mais c’est un travail qui se fait sur un temps plus long que ce que la population demande. » ….la suite ici

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