Une charte a été signée par les propriétaires privés, la fédération de chasse et le Conservatoire du littoral. Les intervenants s’engagent à préserver le site. Explications.

Pratiquer une chasse (ou une pêche) durable au sens de la charte européenne, garantir un équilibre durable entre la chasse, la faune sauvage et les habitants, élaborer un plan de gestion ou encore mettre en place des activités pédagogiques et d’éducation à la nature : voici quelques-uns des dix engagements de la charte du Label Territoires de faune sauvage, signée il y a quelques jours à Sainte-Opportune-la-Mare (Eure) par différents partenaires (voir ci-dessous).

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« Mieux prélever »

Dans les deux années à venir, l’association des propriétaires privés cynégétiques du marais Vernier et de la Risle maritime espère obtenir le Label Territoires de faune sauvage. « L’obtention de ce label serait une reconnaissance pour les chasseurs qui font des efforts pour la biodiversité », souligne Thierry Lecomte, secrétaire de l’association.

Ces dernières années, l’ancien salarié du Parc naturel régional a constaté « une diminution de la biodiversité, que ce soit la faune, la flore ou les insectes ». Une charte a donc été signée par la fédération des chasseurs, le Conservatoire littoral et l’association des propriétaires privés. « Il faut arriver à mettre en place une gestion plus environnementale. Il faut arriver à mieux prélever. Il faut moins prélever certaines espèces. Les chasseurs devront être vigilants sur la période de nidification », prévient Thierry Lecomte.

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Un inventaire sera réalisé (plan de gestion) et permettra aux chasseurs de savoir ce qu’ils ont le droit de faire :

« Nous savons qu’il faut réguler les populations de sangliers, de faisans ou de lapins. Par contre, certaines espèces comme le Courlis cendré est en déclin. Le marais Vernier est le seul site de reproduction du département. C’est l’espèce qui apparaît sur le logo de l’association », continue-t-il.

De gauche à droite : Gérald Facq, vice-président de l’association pour le secteur de la Risle maritime, Jean-Philippe Lacoste, délégué régional du Conservatoire de l’espace littoral, Dominique Monfilliâtre, président de la Fédération départementale des Chasseurs de l’Eure, Jean-Pierre Debray, président de l’association (signataire de la Charte Territoire de Faune Sauvage), Eric Coquatrix, directeur de la Fédération régionale des Chasseurs et responsable national du programme Territoire de faune sauvage, David Caillouel, vice-président de l’association pour le secteur du marais Vernier et Yves Daniel, trésorier de l’association.
De gauche à droite : Gérald Facq, vice-président de l’association pour le secteur de la Risle maritime, Jean-Philippe Lacoste, délégué régional du Conservatoire de l’espace littoral, Dominique Monfilliâtre, président de la Fédération départementale des Chasseurs de l’Eure, Jean-Pierre Debray, président de l’association (signataire de la Charte Territoire de Faune Sauvage), Eric Coquatrix, directeur de la Fédération régionale des Chasseurs et responsable national du programme Territoire de faune sauvage, David Caillouel, vice-président de l’association pour le secteur du marais Vernier et Yves Daniel, trésorier de l’association. (©DR)

 

 

Parmi la soixantaine de chasseurs propriétaires de terrains, certains mettent en place des actions allant dans le sens de la préservation du marais Vernier. Des plateformes pour les cigognes ont par exemple été installées. « Nous devons expliquer ce que nous faisons. La pédagogie est l’art de la répétition », ajoute Thierry Lecomte.  Pour l’obtention de ce label, un technicien de la fédération de chasse du département a été mis à disposition. D’autres spécialistes pourront aussi apporter leurs compétences. « Il faut que la nature s’y retrouve », conclut le secrétaire de l’association.

L’association a été créée en 1993
L’association des propriétaires de terrains cynégétiques privés de la zone humide du marais Vernier et de la Risle maritime est née en 1993 du constat, lors du premier séminaire international sur la Grand Mare du marais Vernier (en 1992), que les différents propriétaires de terrains à vocation cynégétique (de chasse) ne se connaissaient pas. « Il est apparu utile de créer un lien afin de constituer une force pour contribuer utilement et efficacement à la préservation des zones humides », peut-on sur la plaquette de présentation. Ses objectifs : sauvegarder, conserver, restaurer le Marais en tant que zone humide ; veiller notamment au maintien d’un niveau d’eau d’origine naturelle suffisant (pluie, sources, nappes phréatiques) ; empêcher toutes dégradations directes ou indirectes, conservant ainsi le patrimoine naturel.

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