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Est-il plus dangereux qu’avant d’aller courir ou se balader en forêt, alors que la saison de chasse est en cours ? Non, si l’on se reporte au dernier bilan publié par l’Office français de la biodiversité (OFB), l’établissement public chargé de contribuer à renforcer la police de l’environnement. Certes, la dernière saison a connu une légère hausse des accidents : 141 au total dont 11 mortels (contre 131 accidents dont 7 mortels en 2018-2019).

Mais la tendance est clairement à la baisse sur le long terme, ces 20 dernières années“, explique David François, responsable du réseau national sécurité à la chasse, à l’OFB. Cette évolution concerne autant le nombre total d’accidents que celui des accidents mortels, avec pour ce dernier une chute de 71% par rapport à 1999.

La tendance du total d’accidents est à la baisse sur le long-terme, selon l’OFB.
La tendance du total d’accidents est à la baisse sur le long-terme, selon l’OFB.© Office français de la biodiversité

D’autant que, selon l’Office, 90% des victimes sont des chasseurs, en se référant à l’ensemble des accidents – plus ou moins graves. Au cours de la saison 2019-2020, on compte ainsi une victime non chasseur parmi les accidents mortels. Accidents mortels, victimes non chasseurs… “Partout, la tendance est statistiquement à la baisse“, analyse David François.

Même tendance pour les accidents mortels.
Même tendance pour les accidents mortels.© Office français de la biodiversité

L’OFB pointe ceci dit l’impact de la chasse au grand gibier, qui concerne 56% des accidents pour la dernière saison. D’après David François, “la très grande majorité des accidents s’explique par une faute humaine, avec le non-respect de règles élémentaires” : “Ça peut être un accident lié à un ricochet imprévisible, la balle tirée peut rebondir. Ça peut être un chasseur qui tire dans un buisson sans identifier.

37% d’auto-accidents

Les auto-accidents, qui représentent 37% du total des accidents en 2019-2020, sont aussi concernés. Cette saison marque d’ailleurs une nette augmentation de ce type de cas. “Ça peut s’expliquer par une mauvaise manipulation de l’arme, avec un chasseur qui se tire dans le pied en l’ouvrant ou en le fermant par exemple“, précise David François.

Parmi les “fautes humaines“, l’OFB cite aussi le non-respect de l’angle de tir de 30°, qui concerne les battues. La règle est censée éviter de toucher un autre participant sur le côté pour la chasse au grand gibier. “Tout simplement parce que la balle ricoche statistiquement dans un angle inférieur à 30°, et la règle existe pour éviter de toucher son voisin de poste“, explique le responsable du réseau national sécurité à la chasse.

L’Île-de-France est de plus en plus urbanisée, avec de moins en moins de territoires de chasse, à part la Seine-et-Marne et les Yvelines.

David François, responsable du réseau national sécurité à la chasse à l’OFB

Si l’on se penche sur les chiffres franciliens, l’analyse est plus compliquée. La région parisienne, regroupée avec le Centre-Val de Loire, a enregistré 118 accidents, avec 18 victimes non chasseurs au total, et 7 accidents mortels, de 2010 à 2019. A titre de comparaison, la Nouvelle-Aquitaine compte 262 accidents dont 16 mortels sur la même période ; ou encore l’Occitanie 208 accidents, dont 27 mortels.

Mais “l’Île-de-France est de plus en plus urbanisée, avec de moins en moins de territoires de chasse, à part la Seine-et-Marne et les Yvelines, explique David François. La pratique est relativement rare. Et en moyenne en France, on compte par départements deux ou trois accidents par an, donc c’est difficile de traiter l’Île-de-France à part.

L’Office, qui résulte de la récente fusion de l’Agence française pour la biodiversité (AFB) et de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), est basée dans plusieurs centres en Île-de-France : à Vincennes, dans le XVIIe arrondissement de Paris ainsi qu’à Auffargis, dans les Yvelines.

 

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